Grossesse tardive : pas d'âge pour avoir un bébé ?
Dans les pays occidentaux, les femmes tendent à devenir mères de plus en plus tard. Jeune ou moins jeune maman, qu’est-ce que cela change au quotidien ?
Quelques données naturelles
Comme vous le savez sans doute, parmi tous les mammifères, les êtres humains sont ceux dont la maturité sexuelle est la plus tardive, loin même devant nos cousins les grands singes. Pourtant les chimpanzés femelles ne font pas mal non plus : elles ont leur premier petit à 14 ans environ, ce qui est remarquablement tard par rapport à une chatte, par exemple, qui a sa première portée dès la première année de sa vie !
Le pic de fertilité chez la plupart des femmes dans le monde se situe au début de l’âge adulte, entre 20 et 25 ans. Après ce pic, la fertilité décline lentement jusqu’à tomber à zéro à la ménopause, qui survient chez les femmes à des âges assez variés. Avant 20 ans et après 40 ans, la fertilité est plus basse et les risques de fausse-couche plus élevés. Toutefois, depuis le Néolithique, l’espèce humaine a évolué de telle façon que l’âge de la conception a baissé, descendant plus près de 12 ans que de 20 ans.
Au milieu et aux extrêmes
Voilà pour les données de la nature. Dans la vie réelle de chaque femme, la possibilité de tomber enceinte est subtilement influencée par toutes sortes de facteurs psychologiques et sociaux. Les évolutions de la société jouent un grand rôle, puisque selon les époques, l’âge moyen de la première grossesse évolue.
En France actuellement, le taux de fécondité le plus élevé se trouve chez la femme de 30 ans. Vous avez terminé vos études, entamé une vie professionnelle, et surtout, trouvé la stabilité affective… Vous commencez à songer à quelque chose de nouveau, qui ne vous manquait pas jusqu’alors et se transforme peu à peu en nécessité, en désir impérieux : avoir un bébé ! Peut-on imaginer qu’il y a une quarantaine d’années seulement, avoir un premier enfant à 30 ans était déjà un peu… tardif ?! Dans les années 70, l’âge moyen pour le premier bébé était 26 ans. Aujourd’hui, 88% des 15-24 ans déclarent vouloir profiter d’abord de la vie de couple. Que ce soit à 26 ou à 30 ans, ces premiers enfants des statistiques sont ceux d’un désir affirmé, du projet d’un couple, mais aussi d’une injonction de la société qui nous dit : allons, c’est l’heure... Il est temps de fonder une famille...
A l’inverse, il y a toujours de très jeunes filles qui deviennent mères. Les USA détiennent aujourd’hui le record de maternités adolescentes de tous les pays industrialisés : 11 000 jeunes filles de moins de 14 ans y ont accouché en 1996, 500 000 entre 15 et 19 ans. Inutile de dire que ce sont souvent des maternités difficiles, qui s’accompagnent d’un taux élevé de maltraitance. Se retrouver enceinte trop jeune est rarement un choix, c’est même souvent une catastrophe pour une adolescente qui n’est prête ni psychiquement ni socialement bien sûr. Seule la solidarité familiale peut alors réparer les dégâts !
A l’autre bout de la courbe de la fertilité, il y a ces grossesses dont on parle beaucoup aujourd’hui, qui seraient un vrai phénomène de société : les fameuses grossesses des quadras… Autant l’enfant qui arrive précocement est presque toujours un accident non désiré, autant celui qui arrive tard est espéré, attendu, accueilli comme le messie !
Les quadras
Car elles sont déjà loin derrière nous ces grossesses que l’on jugeait très tardives, quand passés 40 ans une femme se retrouvait, « par accident », enceinte du petit dernier ! Alors qu’elle se croyait presque ménopausée et que ses premiers enfants étaient déjà des jeunes gens... Ces bébés étaient rarement désirés.
En 1950, l’espérance de vie d’une femme était de 69 ans, dans la plupart des cas, sa vie de mère avait commencé au début de la vingtaine et elle avait peut-être bien envie de souffler un peu... Une femme de 40 ans était une femme mûre, à 50 ans on devenait une vieille dame. Aujourd’hui, l’espérance de vie des Françaises est de 83 ans. A 40 ans, surtout dans les grandes villes, on tombe amoureuse et on entame parfois une nouvelle carrière. Les femmes qui ont un enfant autour de la quarantaine disent qu’elles ont mis du temps à trouver le père, qu’elles ne voulaient pas faire un enfant toutes seules, qu’elles ont privilégié leur vie professionnelle. Ou bien elles sont déjà mères et donnent simplement naissance à l’enfant d’une nouvelle union – ce chamboulement amoureux que les sociologues appellent « recomposition familiale ».
Quoi qu’il en soit, leur nombre a fait un bond depuis 20 ans : 8000 en 1980 contre 28 600 en 2004. Même si les grossesses des quadras ne représentent que 2,7 % des grossesses françaises, on voit que c’est en phénomène en pleine expansion ! Et 1500 de ces femmes ont plus de 45 ans...
Si la plupart des gynécologues sont très encourageants, certains toutefois sonnent l’alarme : n’attendez pas d’avoir passé 40 ans pour y songer ! disent-ils aux femmes, car les chances de tomber enceinte fondent comme neige au soleil. Les ovulations se raréfient, il faut entre 14 et 15 mois pour concevoir, les fausses-couches sont très fréquentes... Les chances de concevoir par Aide Médicale à la Procréation (AMP) tombent à 1 % après 40 ans, celle-ci n’est plus remboursée après 43 ans... même si le don d’ovocytes est autorisé en France jusqu’à 48 ans. Heureusement la grossesse après 40 ans n’est pas toujours ce parcours du combattant ! Les choses arrivent parfois avec une facilité confondante, simplement parce que le désir est enfin là. Ces grossesses sont un peu plus surveillées que les autres (mais la France est déjà un pays où la grossesse est de toute façon très médicalisée) et dans la plupart des cas se passent extrêmement bien.
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