J'attends des jumeaux : quel suivi ?
Attendre un enfant est toujours un moment extraordinaire. Il n’en est pas moins quand on est enceinte de deux bébés ou plus. Découvrez nos conseils pour vivre sereinement la grossesse de jumeaux.
Cependant, les grossesses gémellaires sont toujours considérées « à risques ». Il est donc essentiel d’être bien suivie pendant ces neuf mois.
Merci à Paul Jabert, vice-président de la Fédération Jumeaux et plus et coordinateur de son comité scientifique.
Les jumeaux, un phénomène fascinant !
Dès la première échographie, le médecin peut détecter la présence de jumeaux. Les causes de la gémellité sont multiples : l’hérédité, l’âge, l’alimentation ou même la luminosité (cf encadré). Le recours de plus en plus fréquent aux traitements contre l’infertilité augmente aussi le nombre de grossesses multiples. Découvrez notre article sur les huit idées reçues sur les jumeaux.
Trois types de grossesse gémellaire
La première chose à vérifier lorsque l’on est enceinte de jumeaux est la chorionicité, c’est-à-dire la détermination du nombre de chorions (et par extrapolation ici de placentas) et de poches de liquide amniotique. C’est un diagnostic essentiel pour le suivi de la grossesse, car il peut y avoir des complications. Il se fait lors de l’échographie du premier trimestre.
On distingue trois types de grossesse gémellaire :
La grossesse bichoriale forcément biamniotique
(2 placentas – 2 poches amniotiques). Dans ce cas, la maman devra avoir une échographie par mois + 1 visite par mois chez l’obstétricien.La grossesse monochoriale biamniotique (1 placenta – 2 poches amniotiques). Dans ce cas, la maman doit avoir une échographie tous les 15 jours + 1 visite par mois chez l’obstétricien. À partir de 28 semaines d’aménorrhées, le suivi pourra être plus rapproché avec un monitoring. Le risque majeur dans ce type de grossesse est le syndrome du transfuseur/transfusé (STT). Les bébés se partagent le même placenta, et les échanges sanguins entre les deux sont donc bien présents. Il peut alors y avoir un bébé qui donne plus de sang qu’il n’en reçoit. Ce syndrome est détectable lors d’une échographie. Voilà pourquoi il faut absolument en faire une tous les 15 jours. « Vous avez un ventre qui se met à grossir très rapidement et qui devient douloureux, c’est un symptôme qui doit vous pousser à consulter rapidement votre médecin », conseille Paul Jabert.
La grossesse monochoriale monoamniotique (1 placenta – 1 poche amniotique). C’est une grossesse à risques plus élevés. La maman a alors une échographie tous les 15 jours et se retrouve souvent hospitalisée au 6e mois. Dans ce type de grossesse, il n’y a pas de séparation entre les enfants. Ils bougent beaucoup et leurs cordons peuvent s’emmêler et entraîner un risque que les bébés soient mal oxygénés. L’accouchement pourra être déclenché vers 34 semaines d’aménorrhée. « On estime alors qu’il y a plus de risques à les laisser "dedans" qu’à les sortir », explique Paul Jabert. Cela reste rare et c’est une situation que les médecins savent bien gérer.
On distingue deux sortes de jumeaux :
Les monozygotes ou vrais jumeaux :
Issus du même œuf qui se divise en deux, ils se ressemblent trait pour trait, et sont du même sexe.
Les dizygotes ou faux jumeaux :
Ils sont issus de deux ovules différents, et se ressemblent plus ou moins. Ils peuvent être de sexe différent.
Une grossesse à risques ?
Même si tout se passe parfaitement pour vous, votre grossesse est dite « à risques ».
Les risques pour les bébés : prématurité, faible poids de naissance, retard de croissance d’un des fœtus, souffrance fœtale…
Les risques pour la maman : hypertension, diabète, hémorragie, œdèmes, douleurs lombaires, prise de poids excessive, césarienne plus fréquente…
Trois conseils pour avoir une bonne grossesse gémellaire
Selon Paul Jabert, il y a trois conseils essentiels :
Avoir un bon suivi correspondant à la chorionicité de la grossesse. De manière générale, il est préférable d’être suivi par la maternité où vous avez décidé d’accoucher.
Savoir s’arrêter de travailler. Le congé maternité est plus précoce pour une grossesse gémellaire : vous serez arrêtés 12 semaines avant la date du terme (au lieu de 6 pour une grossesse classique). Vous bénéficierez de 18 semaines après l’accouchement (au lieu de 10 pour une grossesse classique). La fédération « Jumeaux et plus » milite pour un arrêt de travail précoce. L’idée est de s’arrêter dès que le besoin s’en fait ressentir. Cela permet de limiter de retarder l’échéance des accouchements prématurés.
Se rapprocher d’une association départementale telle que « Jumeaux et plus » pour être rassurée, bien informée, et échanger avec d’autres parents.
Vous bénéficiez d’un suivi médical plus poussé et plus régulier
Vous bénéficiez de :
Examens cliniques mensuels puis bimensuels (et pour certains hebdomadaires).
Un nombre d’échographies plus important pour contrôler le bon développement des bébés.
Une inscription en maternité de niveau 3, disposant d’un service de réanimation néonatale.
Deux fois plus de précautions…
Le repos est doublement nécessaire, dès le début de la grossesse. A partir du cinquième mois (voire avant), le médecin peut prescrire des périodes de repos pathologique, voire un arrêt de travail. Les activités fatigantes et les déplacements doivent être limités. Notez que le congé maternité est plus long : 12 semaines avant l’accouchement et 22 après.
Une alimentation variée et équilibrée est indispensable pour répondre aux besoins des deux bébés, mais sans prendre trop de poids. La future maman a droit à environ 300 kcal supplémentaire par jour.
Les compléments alimentaires sont prescrits de manière quasi-systématique : fer, folates, calcium…
Les cours de préparation à l’accouchement peuvent être commencés dès le 5e mois.
Consultez également notre article sur l’allaitement des jumeaux, des conseils précieux de Sylvie Lauprêtre, sage-femme consultante en lactation.
Lors d’une grossesse gémellaire sans souci particulier, l’accouchement n’est pas très différent.
En moyenne, il se déroule à 37 semaines de grossesse (contre 40 pour une grossesse simple).
L’accouchement par les voies naturelles est privilégié si les bébés se présentent bien et si la maman n’a pas de problème de santé. Le recours à la césarienne sera envisagé en cas de souffrance fœtale, ou si le deuxième bébé ne se retourne pas.
Attendre des jumeaux est avant tout une formidable aventure ! Pour échanger votre expérience avec d’autres parents avant et après la naissance, n’hésitez pas à vous adresser aux associations comme « Jumeaux et plus ».
Informations sur la grossesse gémellaire
Prise de poids moyenne pour une grossesse gémellaire
12 à 15 kg : C’est la prise de poids moyenne pour une grossesse gémellaire.
Pourquoi la lumière aurait-elle une influence sur les naissances gémellaires ?
En stimulant une glande hormonale située dans le cerveau, la lumière provoquerait la poly-ovulation ! On constate un nombre plus élevé de naissances gémellaires entre janvier et avril, donc conçus pendant les mois les plus lumineux. Dans les régions scandinaves où les grossesses multiples sont plus nombreuses, on suppose que c’est la conséquence du soleil de minuit, lorsque les nuits sont très courtes.
Pour en savoir plus : http://www.jumeaux-et-plus.fr/
Crédit photo : www.papacube.com
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